En 1869, après des années de retards et de dépassements de coûts, le chemin de fer transcontinental est enfin achevé. C’était le dernier chaînon manquant reliant l’Ouest américain à la côte Est, et un voyage à travers le pays qui avait autrefois duré six mois a été réduit à environ une semaine. Mieux encore, il a produit un flux commercial de céréales, de bois et d’autres produits qui, à son tour, a créé une superstructure pour le transport, le commerce et le financement – et des emplois, beaucoup d’emplois. Pour ces raisons, le transcontinental est considéré comme l’une des plus grandes prouesses technologiques du XIXe siècle.
Aujourd’hui, près de 150 ans plus tard, le train à grande vitesse vise à atteindre un objectif similaire. Le mois dernier, les responsables ont inauguré le système qui reliera finalement San Diego à San Francisco et reliera la côte californienne à l’ouest (où vivent la plupart des voyageurs) à la vallée centrale à l’est (où se trouvent les pistes).
Pourtant, le mégaprojet d’un milliard de dollars fait polémique. Certains pensent qu’il s’agit d’une dépense frivole, un projet hérité du gouverneur Jerry Brown, qui n’a pas encore réuni tous les fonds nécessaires. Alors que le gouverneur Stanford et ses collègues barons voleurs ont obtenu une aide fédérale en faisant passer le Pacific Railroad Act par le Congrès, le Congrès contrôlé par les républicains d’aujourd’hui a déjà bloqué plus de dollars fédéraux pour le train. Et le prix va certainement gonfler avant que le dernier boulon ne soit resserré d’ici 2030.
Ensuite, il y a la question des priorités. De nombreux critiques disent que la Californie devrait dépenser son argent pour des besoins plus urgents. Les universités ont été lésées pendant des années tandis que les étudiants ont supporté des frais de scolarité plus élevés et des prêts écrasants; les pensions de l’État sont sous-financées; et les salles d’audience ont été fermées faute d’argent. D’autres sont fâchés que les pistes traversent les terres agricoles. ….
